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FESTIVAL DU FILM DOCUMENTAIRE DE LUSSAS
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11 novembre 2007

Hervé Nisic "On aime beaucoup les films qui cherchent"

loevy

nisic

des regards aiguisés et amusés ...

interviews de Hervé Nisic et Pierre-Oscar Levy, réalisateurs et sélectionneurs aux 19èmes états généraux pour Incertains Regards


Hervé Nisic
« On sélectionne les films pour des raisons de cinéma »

Q :Comment avez-vous procédé pour cette sélection ?

Hervé Nisic : 800 films arrivent à Lussas dans l'année. Il y a d'abord un petit groupe de pré-sélectionneurs. On leur a parlé de notre manière de voir le cinéma. On ne verra pas les films qui ne correspondent pas à notre vision du cinéma.

Après, nous, on voit 400 films environ.

Ce qui est important, ce n'est pas de savoir de quoi parle un film mais la façon dont il en parle. Est-ce que la manière d'aborder le sujet est originale, ou particulièrement bien amenée. Il y a des films très classiques dans leur forme, extrêmement maîtrisés. Et puis il y a les films qui cherchent. Ceux-là on les aime beaucoup !

Vous programmez dans la même séance Ce qui reste – Fragments d'un retour d'Arménie*, Neuf fragments de petites choses instantanées et Léonarda*. Qu'est-ce qui lie ces trois films ?**

Ces films essaient de montrer quelque chose qui est très fugace, une recherche de qui on est, d'une identité. Essayer de capter quelque chose qui échappe toujours.

On a choisi Neuf fragments, le film de Pierre Villemin parce qu'il aborde frontalement ce que c'est qu'un quotidien, le bonheur, une histoire d'amour : c'est un film qui essaie de montrer cela à travers de micro-instants. C'est vachement dur à filmer le bonheur !

Ce qui reste nous confronte aussi à une identité qui fout le camp, qui est rêvée, qui échappe. Cette jeune fille est arménienne mais elle est coupée de très loin de cette Arménie qu'elle porte.
Pour arriver à transmettre, ils sont obligés de mettre en place tout un dispositif, toute une construction pour parler de cette chose fugitive.

A propos du film de Pierre Villemin, est-ce qu'on peut vraiment parler de documentaire ?

Ce n'est pas une fiction, il n'y a pas d'acteurs, les gens ne jouent pas de rôle, ils sont pris dans la matière même de leur vie, il n'y a aucune modification de la réalité, pas d'intervention, on est au plus près de ce qui s'est passé. On n'est pas dans le réel, le réel n'existe pas, c'est toujours une reconstruction. Les faits existent, mais un film documentaire c'est toujours un reconstruction à partir des faits. C'est une histoire vraie, on n'en doute pas lorsqu'on voit le film !

Mais il ne manque pas un scénario ? C'est une forme étrange, ces instantanés ...

Un documentaire, est-ce que ça doit avoir un scénario ? Bien sûr que non ! Il n'y pas de règles ! J'espère que la sélection qu'on a faite le montre. Il y a des manières extrêmement variées de faire un film qui touche le public. Chacun voit le film qu'il voit, le spectateur reconstruit le film après le réalisateur...

Vos films ont-ils été programmés à Lussas ?

Non, je crois qu'ils n'auraient jamais pu être programmés, ils sont trop audacieux formellement !
C'est d'ailleurs l'intérêt de participer à la programmation, de permettre l'ouverture à des cinémas plus variés.

Aller sur le site de Hervé Nisic


Pierre-Oscar Levy

Vous avez visionné 400 films ?

P.O. Levy : Quand on aime on ne compte pas ... (sourires)

Comment fait-on pour choisir 30 films sur 400 ?

On regarde !
...on prend des notes, on doute, on parle un peu, et ça décante !

La première fois, je regarde avec mon émotion de spectateur et en même temps j'analyse comment ça se fait.

Un moment fort pour vous dans cette programmation ?

On cherche des films un peu différents, qui inventent des choses...  et dans cette programmation, il y avait beaucoup de premiers films ! Une personne qui montre son film pour la première fois, c'est quelqu'un de très fragile et le destin de quelqu'un peut se jouer ici, réellement.

Et pour moi, il y a des rencontres ! On a rencontré des êtres exceptionnels. Un petite jeune fille qui sort de l'école, qui fait son premier film, et c'est un cinéaste construit, exigeant, sans concession, modeste, avec une maturité incroyable  (il parle de Fanny dal Magro** ndlr)

Je suis bouleversé quand je vois ça, je suis content !

* voir critiques dans la catégorie « Les films »

** Ce qui reste – fragments d'un retour d'Arménie, film de Céline Ohanessian et Eric Pellet ; Neuf fragments de petites choses instantanées, film de Pierre Villemin ; Leonarda, film de Guillaume Kozakiewiez ; Ce qui reste, film de Fanny dal Magro



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Commentaires
P
j'oubliais d'ajouter que ce blog et bienvenu pour échanger sur les films vus cet été à Lussas.<br /> <br /> J'ai personellement apprécié le film de Damien Fritsch, pour son regard faussement didactique et la justesse, l'humanité des témoignage et pour ce plan fabuleux sur ce nourisson dans les bras de son père qui "illustre" du regard et de ses mimiques les propos de son géniteur en off...
P
L'invitation à figurer à "incertains regards" a été pour moi un véritable encouragement pour "9 fragments de mon actualité", film autoproduit, fragile et sincère.<br /> Merci encore, aux Etats Généraux, à Hervé et à Pierre-Oscar
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